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Histoire bilingue (6) : Voyage en terre extralucide /Journey into an extralucid land

Même pas besoin de remuer le bout de mon nez comme dans Ma Sorcière Bien-Aimée, je me retrouve en centre-ville. Formidable, les rêves !

Ma mère m'a souvent montré l'appartement que ses parents louaient pour les vacances. Un petit logement au premier étage d'une maison de village toute proche de la plage. De la rue, on aperçoit le balcon. J'observe. Rien. Puis, comme si je l'avais décidé (on n'attend jamais bien longtemps dans les rêves, il se passe toujours quelque chose) la porte s'ouvre sur une femme élégante et ses deux filles, une petite et une ado. Elles descendent les escaliers qui donnent sur une courette et sortent dans la rue par un petit portillon. Elles me passent devant sans me regarder. Je suis scotchée. Je reconnais de suite ma grand-mère, une beauté slave, ma mère qui lui tient la main et derrière ma tante. Je les suis. La petite-fille (j'ai du mal à dire maman) se retourne et me fixe tout en marchant. Châtain, des yeux bleus en amande. J'ai l'impression de me voir au même âge. Un peu perturbant, je dois l'avouer. Autour de nous il n'y a rien ; pas de passants, pas de commerce, pas de bruit.

Le cliché qui fait de nos rêves des images dans un monde flou et cotonneux, et bien c'est exactement ce qu'il se passe. Je suis absorbée par cette famille (qui est la mienne en l’occurrence!) et il n'y a rien d'autre. Plus de décor. N'existe dans mon rêve que ce qui me captive.

C'est alors qu'un homme apparaît. Lui aussi je le connais ; de taille moyenne, mince, très classe, une cigarette à la main. Mon grand-père. Ils échangent des paroles mais je ne comprends pas ce qu'ils se disent. Je les suis un moment puis me retrouve sur un banc. Tous les personnages ont disparu, tout est blanc. Je tourne la tête et aperçois assise sur le banc, tout à côté de moi, ma sœur tenant en laisse mon chien. Cette image-là ne colle pas. Elle m'adresse la parole mais c'est ma fille qui parle 'Qu'est-ce qu'on mange ce soir ? Tu as pensé à faire les courses ?' Cette image-ci colle encore moins. Il y avait jusque-là un semblant de logique dans ce rêve mais l'intrusion de ma fille sous les traits de ma sœur – que j'adore par ailleurs! - sème la zizanie dans mon esprit. Rien ne va plus, je dois me réveiller et m'échapper à tout prix de cette pagaille onirique.

 

banyuls violet

 

No need to twitch my nose like Samantha in Bewitched, I find myself straight away down town. Dreams are so amazing !

My mother often showed me the appartment her parents used to rent for the vacations. It was on the first floor of a village house near the beach. From the street you can see the balcony. I observe. Nothing. Then as if I had deciced it (you never have to wait in a dream ; something always happens), the entrance door opens and appear an elegant woman and her two daughters – a girl and a teen. They climb down the stairs until a tiny courtyard and go out into the street by a small gate. They pass before me without looking at me. I'm gawking at them. I recognize straight away my grandmother, a Slavic beauty, my mother who is holding her hand and next to them, my aunt. I follow them. The little girl (I have trouble saying my mother) turns round and gazes at me as she walks. She has chestnut hair and almond-shaped blue eyes. She looks so much like me at the same age ! I must say it's quite unnerving. Around us, there is nothing ; no pedestrians, no shops, no noise.

That our dreams are made up of cotton-like and blurred pictures is a cliché, nonetheless it is exactly what is happening. I am attracted by this family (which, as a matter of fact, happens to be mine!) and there is nothing else. No more setting. Only exists in my dream what absorbs me.

Then a man suddenly appears. I know him too ; meduim size, slim, classy, a cigarette in his hand. My grandfather. They talk but I can't ear what they say. I follow them a moment then I find myself sitting on bench. All the characters have disappeared ; everything is white. I turn my head and see sitting just next to me on the bench my sister keeping my dog on a leash. That picture doesn't match. She talks to me but it's the voice of my daughter 'What's for dinner tonigh? You didn't forget to do the errands, did you ?' This one still less ! So far there was some kind of logic in this dream but the intrusion of my daughter under the guise of my sister – who I love by the way!- brings chaos into my mind. It's all breaking apart. I have to wake up and escape at all cost this oniric mess.

 

(Special thanks to Michel Richard)



26/11/2020
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