Pause relaxante avec Alex Colville, The Skater
Alex Colville était un peintre canadien disparu il y a quelques années, en 2013. On l'appelait le 'Canadian Rockwell' probablement pour son style réaliste qui se rapproche de celui de Rockwell mais aussi car c'était un peintre provincial qui mettait en lumière le commun des mortels en réalisant des scènes de la vie quotidienne de la campagne canadienne. Ses œuvres étaient publiées dans des magazines et il était devenu l'icône du canadianisme. La peinture que je vous présente – sans prétendre à une quelconque expertise - et que j'aime particulièrement s'intitule Skater et fut réalisée en 1964. Son titre évoque d'autres œuvres telles que celle de Gilbert Stuart portant le même titre et datant de 1782 ou encore celle de Henry Raeburn, The Skater Minister (vers 1790). Il est intéressant de comparer la composition de ces œuvres. Si celle de Gilbert Stuart est statique, les deux autres présentent le patineur en mouvement. Celle de Colville est d'autant plus intéressante que le spectateur est positionné à l'arrière du personnage principal et a donc une vue de dos. De cette façon, il est inclus dans la scène et accède virtuellement aux sensations éprouvées par le patineur ou la patineuse- je pencherais pour cette dernière, rondeurs et forme harmonieuse des jambes oblige. J'aime cette peinture car je la trouve apaisante presque méditative. Une grande sérénité s'en dégage. Dans un premier temps, de part la grâce de cette arabesque parfaitement exécutée. Puis la forme de la patineuse en triangle inversé exprime l'équilibre et la ferme 'implantation' dans le sol. Malgré le décor hostile rendu par les couleurs froides de la glace et de la roche de la carrière, la sérénité et l'harmonie se dégagent de cette patineuse qui glisse paisiblement et sans obstacle....vers où ? Telle est la question ! Car un splendide trompe l’œil m'interroge ; cette tâche blanche vers laquelle glisse notre patineuse. Malgré le fait que ce soit très objectivement une plaque de neige collée à la paroi de la carrière, j'y vois une ouverture. Une ouverture vers un horizon, une lumière, un futur vers lequel on se dirige paisiblement, tout en confiance, sans peur de l'inconnu. Un espoir peut-être ? On sort d'un lieu clos - certes connu mais manquant de perspective - pour se diriger vers la liberté. Voilà ce que je vois dans cette peinture. Dites-moi ce que vous y voyez. Partagez-vous mes impressions ou au contraire y voyez-vous quelque chose de très différent ?
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